Bien choisir son éclairage intérieur

Après des siècles de vie réglée par le soleil, comment peut-on imaginer, aujourd’hui, vivre sans éclairage ?

Depuis la maîtrise du feu jusqu’aux perfectionnements des lampes à huile ou l’apparition de l’éclairage au gaz, la façon de s’éclairer ne connaîtra que peu d’évolutions. Ce n’est véritablement qu’avec les premières découvertes sur l’électricité que l’éclairage vivra sa plus grande révolution. En 1879, Edison met au point la lampe à incandescence, introduite en Europe trois années plus tard. Utilisées jusqu’à la fin du 19e, les lampes à filament de carbone seront remplacées par les lampes à filaments de tungstène. A partir de 1959, ces dernières seront elles-mêmes concurrencées par les lampes halogènes, puis les tubes Néon et, plus récemment, les ampoules à basse consommation et l’introduction des LED dans notre quotidien.

Au royaume des ampoules

Avec les évolutions technologiques et les prises de conscience en économie d’énergie, la bonne veille ampoule d’Edison a changé de look. Plus « sexy », plus économiques et plus performantes, comment fonctionnent les ampoules du 21e siècle ?

Lampes à incandescence

La lumière est produite par échauffement d’un filament, traversé par un courant électrique. C’est le cas de l’ampoule classique, qui malheureusement consomme énormément d’énergie mais dont le rendu des couleurs est le plus efficace. Les halogènes font également partie de cette famille. Elles offrent un très bon rendu de couleur mais présentent une faible efficacité lumineuse et une durée de vie assez courte

Lampes à décharges

La lumière est obtenue par décharge électrique dans un gaz ou une vapeur métallique. Les tubes lumineux (néon) offrent un flux important et une bonne efficacité énergétique. Les lampes fluo compactes, qui sont en passe de remplacer l’ampoule classique, proposent une bonne efficacité lumineuse, malgré leur temps de mise en régime assez long.

L’électroluminescence

La lumière est émise sous l’action d’un champ magnétique. Les LED offrent un faible flux lumineux mais leur durée de vie est très longue. Ils sont généralement utilisés pour des éclairages d’ambiance puisqu’ils peuvent générer une gamme impressionnante de couleurs saturées. Ils soulignent les détails et les lignes du mobilier ou de l’architecture.

Comment s’éclairer de la cave au grenier ?

Bien que le soleil soit la source lumineuse de référence, il est difficile, dans nos sociétés contemporaines, d’évoluer sans lumière artificielle. Elle a le pouvoir de changer la perception des espaces et des surfaces de votre intérieur. Mais attention, toutes les pièces de la maison n’ont pas les mêmes besoins lumineux…

La cuisine

Le temps des néons au plafond est révolu. Pour l’éclairage de la cuisine, on distingue le plan de travail du reste de la pièce. Ce dernier doit recevoir un éclairement important pour permettre d’accomplir des tâches précises et parfois dangereuses (de 300 à 500 lux).Petite astuce : poser des luminaires au-dessus du plan du travail, pour ne pas être gêné par sa propre ombre. L’idéal est d’installer des réglettes linéaires ou des spots encastrés au-dessous des armoires.

L’éclairage général sera d’un éclairement d’environ 200 à 300 lux. Mais pour éviter un trop grand contraste entre la zone de travail et le reste de votre cuisine, on favorisera un éclairage indirect. Placé au-dessus des armoires, (minimum 50 cm du plafond), il permettra une bonne répartition de la lumière. On complétera avec un plafonnier de 2,5 à 3 W/m².La salle à manger

Une attention toute particulière sera portée à la table du repas. Elle nécessite un éclairement moyen, d’environ 150 à 200 lux. On choisira un luminaire suspendu, qui combine éclairage direct et indirect. Il sera placé à +/- 170-180 cm du sol, mais réglable, de façon à modifier l’ambiance suivant les situations.

Pour l’éclairage général, on pourra choisir entre des downligths encastrés dans le plafond, le long des murs (3,5/4 W/m²), des réglettes linéaires en bandeau pour un éclairage indirect vers les murs et le plafond ou des appliques murales.

Le séjour

Pour cette pièce, les besoins sont très variables (de 120 à 400 lux), en fonction des activités qui y seront pratiquées. Le petit plus : utiliser des sources lumineuses séparées et avec graduateur afin de modifier leur intensité. Par exemple, pour la lecture, l’idéal est d’utiliser des luminaires sur pied qui permettent d’être déplacés au gré de vos envies déco. L’éclairage général s’effectuera  avec des réglettes, des dowlights ou des appliques.Le must est d’utiliser plusieurs lampes d’appoint pour créer des ambiances différentes.

Un bon projet d’éclairage devra permettre d’exécuter une tâche avec un maximum de succès, c’est ce que l’on appelle : la performance visuelle. Il devra garantir le confort visuel de son utilisateur et susciter une émotion, c’est l’agrément visuel.

Quand le design s’en mêle

A partir du 20e siècle, l’architecture d’intérieur et le design vont s’investir dans notre façon de s’éclairer. Les designers travailleront la lumière comme un matériau à part entière. En complément à une approche technique de l’éclairage, des designers contemporains vont s’orienter vers une notion peut-être plus poétique de la lumière. De nombreuses marques proposent, aujourd’hui des luminaires totalement « allumés », conçus comme de véritables œuvres d’art. Les fabricants et designers nous proposent une réflexion sur la présence du luminaire en tant qu’objet. Allumé ou éteint, il participe à la décoration et à l’aménagement intérieur.

Les conseils du designer

L’éclairage choisi doit être fonctionnel mais il doit également répondre à des attentes esthétiques et créer une dynamique dans l’espace traité.

  • Accentuation : le projet d’éclairage servira pour mettre en scène certains éléments de votre intérieur ou de l’architecture. Pour ce faire, intégrer la lumière au plafond est insuffisant. Les murs et les sols font également partie de l’espace à illuminer et doivent devenir à leur tour le support et le diffuseur de la lumière.
  • Diversité : Diversifier les niveaux d’éclairement dans votre projet sera vécu comme un élément dynamisant. L’asymétrie et le déséquilibre lumineux soulignent certaines lignes de l’architecture et créent des hiérarchies pour rendre l’espace plus attrayant.
  • Ambiance : La qualité d’une ambiance lumineuse dépend de la quantité de lumière (niveau d’éclairement) mais aussi de la teinte de la lumière (température de couleur). La lumière chaude (température de couleur faible) sera agréable si le niveau d’éclairement est faible ou modéré.

Maintenant que vous avez toutes les ampoules en main, c’est à vous de jouer ou plutôt d’éclairer…

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